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Internet et les réseaux sociaux : les friandises de notre cerveau.

Les ingénieurs de Google ont calculé la durée maximale d’attention d’un poisson rouge dans son bocal : 8 secondes…Ils ont poussé le bouchon un peu plus loin en calculant celle des millenials (personnes devenues adultes aux environs de l’an 2000) : 9 secondes !

J’ai vérifié…cette information n’est qu’une légende urbaine mais la situation n’en reste pas moins préoccupante.

On pense souvent que le déficit d’attention ne touche que les enfants, mais c’est une erreur car tout le monde est concerné !

La principale cause : l’omniprésence d’internet et des réseaux sociaux dans nos vies. La crise de l’attention nous concerne presque tous, des scientifiques parlent d’ailleurs de la distraction comme d’une maladie chronique devenue le mal du siècle.

Nous sommes entrés dans l’économie de l’attention.

Internet et les réseaux sociaux : les friandises de notre cerveau.

L’offre de contenus sur internet et les réseaux sociaux est devenue presque illimitée, et en plus elle est souvent présentée comme gratuite.

Comme chacun sait c’est la rareté qui crée la valeur et la ressource rare en l’occurrence pour les opérateurs (GAFAM) c’est notre capacité d’attention, alors tout est mis en œuvre pour la capter.

Les réseaux sociaux ont un potentiel addictif très puissant car ils ont été conçus pour activer les circuits de la récompense de notre cerveau.

Tout a donc été pensé pour que les utilisateurs consacrent un maximum de temps sur ces plateformes et éprouvent le besoin d’y revenir très souvent.

Peut-être avez-vous déjà entendu parler du syndrome FOMO ? (fear of missing out en anglais)

 

 

C’est la peur de rater une information importante, mais aussi la crainte constante que les autres puissent avoir des expériences enrichissantes sans nous. Source d’anxiété, elle est liée à la crainte de l’exclusion sociale et nous pousse à rester connectés en permanence.

 

Le besoin d’appartenance sociale vient du fait qu’elle a été au cours de l’évolution de notre espèce, un des principaux facteurs de survie, la validation par autrui de cette appartenance (comme un «j’aime » sur Facebook par exemple) déclenche en nous  la production de dopamine, un neurotransmetteur qui nous fait nous sentir bien en créant un sentiment de plaisir et de satisfaction.

Plus nous utilisons notre smartphone et plus l’anxiété est importante, cela peut prendre dans les cas extrêmes la forme d’une dépendance phobique, la nomophobie, à savoir la peur de perdre son téléphone où qu’il tombe en panne…

Les incontournables GAFAM sont de plus en plus puissants, notre attention est partout et nulle part à la fois, échapper à l’attrait de notre smartphone, tablette ou autre ordinateur est devenu quasiment impossible.

Résultat, nous sommes de moins en moins capables de fixer notre attention de manière stable sur quelque chose.

Linda Stone, ancienne cadre d’Apple et Microsoft a inventé l’expression « attention partielle continue » pour qualifier cet état épuisant et envahissant que nous subissons plus ou moins selon notre degré d’addiction.

« L’attention partielle continue est motivée par le désir de ne rien manquer, écrit-elle. On téléphone en conduisant, on discute à un dîner tout en écrivant un sms sous la table…L’attention partielle continue naît du sentiment artificiel d’être constamment en état de crise et de vivre dans un monde en action 24h sur 24, 7 jours sur 7. Elle augmente notre impression d’être stressé, dépassé, soumis à un excès de stimulation, et insatisfait ; elle altère notre capacité à réfléchir, à prendre des décisions, et à penser de manière créative ». 

 

Comment faire, quand on veut vivre avec son temps, pour échapper à cette dictature latente qui s’immisce dans notre vie à notre insu?

La réponse douce et efficace c’est la méditation de pleine présence (mindfulness).

Attention et méditation sont les 2 faces d’une même pièce, puisque méditer c’est se rendre volontairement attentif à l’expérience que nous vivons au moment où nous la vivons, sans jugement.

Méditer dans un premier temps c’est avant tout retrouver une bonne capacité d’attention et pour cela il est nécessaire d’arrêter de nous disperser, nous allons donc exercer notre concentration pour la stabiliser et la polariser.

Avec un entraînement régulier, nous sommes capables de fixer plus facilement notre attention sur un objet, c’est ce qu’on appelle l’attention focalisée dans le jargon de la méditation.

Après quelques semaines, une nouvelle énergie apparait et nous renouons avec la vie. Nous sommes davantage ancrés sur terre dans l’ici et maintenant. La sensation d’éparpillement s’amenuise et nous retrouvons une sensation de consistance au quotidien, en osant la pratique nous découvrons que nous avons plus de courage que nous le pensions et notre capacité à résister aux injonctions du monde digital s’installe.

Ce discernement nous donne un autre éclairage sur notre rapport à internet ou aux réseaux sociaux.

Nous nous rendons compte qu’il y a une autre alternative que l’addiction ou le sevrage, qu’un rapport plus équilibré, éclairé peut s’installer.

Vivre avec son temps sans être dupe, retrouver du discernement pour tirer le meilleur parti des outils numériques, la méditation pratiquée au quotidien permet aussi cela.